Publié le 24/08/2023

Santé

Malgré les mesures du Plan Canicule,
les soignants de l'Ehpad du Muret à
l Ambazac espèrent une baisse rapide
l des températures

Les soignants veillent à ce que les résidents ne se déshydratent pas et leur rappellent qu’il faut boire
régulièrement. © Emilie Montalban

Mercredi, le préfet de la Haute-Vienne, François Pesneau s’est rendu,
pour sa première visite opérationnelle, au sein de l’Ehpad du Muret à
Ambazac pour découvrir les mesures du Plan Canicule mises en
place au sein de l’établissement.

Dans les chambres des résidents de l’Ehpad du Muret à Ambazac, la température a
grimpé. Depuis le déclenchement de l’alerte canicule en Haute-Vienne lundi,
les personnes âgées sont en souffrance.

31 degrés dans les chambres

À l’intérieur de l’Ehpad, les ventilateurs brassent l’air et les équipes soignantes
s’activent. "Nous disposons de plusieurs salles climatisées, mais la nuit, nous avons
du mal à faire descendre le mercure malgré l’aération. Dans les chambres, nous
sommes montés à 31°C", avoue la directrice de l’Ehpad, Isabelle Trintignac.

Confrontée à cette vague de chaleur, l’équipe a mis en place les mesures
nécessaires au bien-être des 140 résidents. "En cuisine, les menus ont été adaptés
avec plus d’aliments avec une forte teneur en eau. On habille aussi les résidents en
fonction, tout en respectant leur volonté car on sait que les personnes âgées ont
tendance avoir plus froid. L’ensemble du personnel a multiplié les passages
pour s’assurer de leur hydratation", précise la directrice.

Une charge supplémentaire pour les soignants, eux aussi en souffrance. "Nous ne
sommes que trois la nuit, et les personnes nous sollicitent de plus en
plus. Certains résidents refusent d’aller dans les salles, ne veulent pas boire, ni
laisser leurs volets ouverts la nuit. Ils ne se rendent pas comptent qu’ils doivent
boire alors on varie les astuces pour les rafraîchir, comme les brumisateurs"
explique Isabelle, aide-soignante.

La crainte d'une alerte rouge

Mais ce que craignent réellement les soignants, c’est la durée de période de
canicule : "L’alerte est repoussée chaque jour. On est à trois jours de canicule et on
commence déjà à ressentir beaucoup de fatigue chez les résidents", avoue la
directrice.

Une crainte confirmée par Sophie Girard, directrice de la délégation de la Haute-
Vienne, ARS Nouvelle-Aquitaine : "Nous devons réfléchir dès maintenant à une
prise en charge en cas de période de canicule qui dure, d’autant plus si on atteint
l’alerte rouge. La santé des personnes pourrait être engagée".

La santé physique, mais aussi psychologique : "Quand on ferme les stores certains
ne savent plus s’il fait jour ou nuit. D’autres sont agacés et anxieux", révèle l’aide-
soignante.

"Si on atteint ce niveau d’alerte, nous serons obligés de les déplacer dans des lieux
plus frais malgré leur volonté", s’inquiète la directrice.

Emilie Montalban